Du 13 juillet 2021 au 14 août 2021 Denis marche à pied de Nancy jusqu’à la Vendée pour rendre hommage à sa femme récemment disparue
Denis Jeanmaire a réalisé un défi hors du commun. Pour rendre hommage à sa femme décédée l’année dernière, ce Vendéen a parcouru plus de 1000 km de la Lorraine jusqu’à la Vendée.
Il y a dix ans, Denis Jeanmaire reliait Saint-Christophe du Ligneron (Vendée) à Nancy (Lorraine). Son défi pour fêter son demi-siècle. Cet été, il a fait le chemin inverse avec Une autre idée en tête : rendre hommage à Éliane, son épouse, décédée l’an passé.
Denis Jeanmaire, c’est encore son fils Jérémie qui en parle le mieux. L’ancien facteur rattaché à Aizenay et officiant sur la commune de Maché a été président du club d’athlétisme de Saint-Christophe du Ligneron.
« Il a toujours été sportif. Très investi dans la course à pied. Il fait beaucoup de fond. 10 km, c’est sa distance favorite. Il est installé au Fenouiller depuis 2015 et fait beaucoup de randonnées. »
Le ton est donné : on a affaire à un marcheur aguerri. « Pour ses 50 ans, en 2011, il était parti de chez lui pour aller en Lorraine, à Nancy, où il est né. Environ 787 km à pied. Pour ses 60 ans, il a fait le parcours en sens inverse. En se rajoutant un détour. »
Un détour par Limoges
« J’ai fait une étape Le Fenouiller – Limoges », confirme Denis Jeanmaire.
« C’était très significatif. En 2014, avec mon épouse Éliane, nous avions marché jusque-là pour la naissance de notre petit-fils. Depuis, elle est tombée malade d’un cancer des ovaires. Nous n’avons pas pu le refaire à la naissance suivante, en 2019. Elle nous a quittés l’an dernier. »
Le marcheur a donc fait ce premier trajet puis réalisé la transition à Nancy par train, avant de rentrer au bercail à pied. « J’ai calculé le nombre de kilomètres avec 4 à 5 % d’erreur. Ce qui fait environ 1 111. »
L’habitude de marcher pour aller à la rencontre de chaque petit enfant né (il en a 5, pour 4 enfants) s’est muée en volonté d’honorer son épouse disparue. Sans oublier l’aspect retour du premier trajet d’il y a dix ans. A l’époque, il pesait 70 kg.
Le 13 juillet 2021, il en était à 63. « Jusqu’à mon retour le 14 août, j’en ai perdu 2,9 », explique-t-il. Son sac à dos de 9,050 kg ne devait pas dépasser ce chiffre « au gramme près, avec une tente dedans ! », sourit son fils.
Le plus dur ? Le temps et les blessures
Denis Jeanmaire s’arrangeait durant son périple pour trouver des points d’eau grâce aux mairies et dans les terrains de foot. Il a dormi un peu en camping, où à la belle étoile. Les restrictions sanitaires du Covid-19 ayant changé entre son départ de juillet et son arrivée en août n’ont pas facilité ses déplacements, puisqu’il ne possédait pas encore de pass sanitaire.
L’arrivée a eu lieu dans un lieu symbolique. Le village de la Petite Giletière (Vendée), où le couple a habité et dont Éliane était originaire.
Ici le 14 août, une cinquantaine de personnes attendaient le marcheur pour saluer son aventure. Un coup de chaud au moral pour celui qui a connu quelques difficultés sur la route.
« Le plus dur ? Mentalement, c’était de gérer le temps. La chaleur, puis d’un seul coup, ça se dégrade… C’était instable, orageux, ce qui amenait du stress… Physiquement, les séquelles d’une entorse sont revenues. La fatigue était là. Un genou opéré est venu m’embêter une semaine avant la fin, mais s’est rétabli. Et puis il faut aussi constater que les chemins bien tracés sur les cartes IGN ne le sont pas forcément sur le terrain, parce que pas entretenus… »
Grimper l’Etna
Le nouveau sexagénaire a-t-il pour autant prévu de ranger les deux paires de chaussures (Salomon et Lowa) qui lui ont servi cette année ? Ou pense-t-il à ses 70 ans et l’idée de faire l’aller-retour ?
« Avant de me lancer sur Nancy – La Petite Giletière, j’avais un projet ambitieux », sourit Denis Jeanmaire. « Je voulais faire France-Italie, Sicile pour gravir l’Etna. Mais maintenant, j’ai quelques séquelles des mille kilomètres. »
L’athlète annonce vouloir continuer à pratiquer la natation, le longe-côte, la course, la marche et le vélo. Et pense que son prochain défi ne saurait attendre. « Mes 70 ans sont loin. Mais l’Etna pour mes 65 ans, c’est sûr que je l’ai dans un coin de ma tête… »
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